Judith Kaantor plasticienne

J’ai rencontré Judith Kaantor peintre poète il y a quelques années dans un sud aux rires et couleurs intenses. Nous nous croisions au milieu de nombreuses conversations à la Galerie Fersen, dont Julie Fox défendait passionnément l’esprit de la peinture, c’était notre amie... Je retrouve Judith Kaantor à travers « Aubes en partage. « On y respire sa peinture toute empreinte de voyages, autant intérieurs que de chemins foulés, on y danse en pleurant de beauté ses nuits toutes de féminité intense et douce, d’amour de la vie racontée, d’amour de la toile, de la matière et toujours en vain ce besoin de graver des mots, déjà dans sa peinture, des mots criaient, saignaient parfois.

Judith Kaantor grave sur l’écorce la peau le sable la terre l’envol l’octave, des mots comme des pas, marqués, « ancrés » pour ne pas oublier le retour, la mélodie à partager, son « atelier voyageur de couleurs cadmiums cobalt azural Bleu d’Orient jaune de Naples violet d’Egypte… »

« Le cirque est un petit bout d’arène close, propre à l’oubli ». [Le sourire au pied de l’échelle/ Henri Miller.

Judith Kaantor m’avait fait lire ce très beau livre, cette lecture restera liée à notre rencontre... Judith Kaantor a appris avec le clown à rire d’elle-même, à peindre de ses larmes entre l’image et la forme narrative ancestrale de ses rêves, ses émotions, cris, palpitations, mémoires, silences…

Judith Kaantor pourrait ressembler à ce clown échappé d’un monde cruel, un cirque absurde, presque tombé du ciel, un monde tombé de l’échelle que Judith Kaantor ne manquera pas de replacer, existentiellement sur un arc-en ciel rêvé, d’oiseaux, d’ombres, de chevaux, de rivages, d’Aubes en partage »

Daphné Bitchatch/ Paris décembre 2006